dimanche 13 mai 2007

Petit saut de l'ouest vers l'est

Athenes, Grece


A l'origine, nous n'avions pas considere la Grece dans notre itineraire. C'est sur un coup de tete que nous avons reserve deux billets direction pays des oliviers. Notre RTW nous permettait, alors pourquoi pas? Les iles, la mer turquoise, les doux rayons de soleil, des ruines et surtout des gens sympas... le pays avait tout pour plaire.


Apres nos visites dans les iles, nous retournons passer quelques jours dans la capitale. Certains nous avaient prevenus de l'etat chaotique de la ville : ordures sur les trottoirs, stationnement en double, taux d'accident routier le plus eleve en Europe, manque d'espaces verts... Et au milieu de ce chaos : l'Acropole.


Nous avons decide d'aller voir ces monuments tant mentionnes dans les livres d'histoire et d'architecture. Tout simplement grandiose! Ces constructions ont traverse les ages, les guerres, la pollution et ont survecu, non sans en avoir ete affectes, mais retiennent un aura de leur splendeur originale.


Europe de l'est


Zakopane, au sud de la Pologne


Depuis le debut du voyage nous avions hate de faire notre premier trekking. Nous avons donc fait une halte a Zakopane, dans les Tatra Mountains en Pologne.


Ici, c est la nature. Nous restons dans une auberge situee en plein milieu de la foret! Ca me fait beaucoup pense a la ferme! Nous sommes 7 a partager une magnifique maison de bois qui date de 1909. Nos 2 hotes, 3 espagnols et nous... A notre arrive, la pluie commence. Elle nous chante une belle melodie sur le toit... tic toc, tic toc, tic toc... Nous passons la meilleure nuit de sommeil du voyage.


Le lendemain, nous faisons une marche en foret. 4 heures de marche et 35 min de jogging! Nous n'etions meme pas fatigues a la fin! Le soir, nous avons fait un gros BBQ. Puis, nous avons sortis quelques bieres et entamme de belles conversations avec les gens de la maison. On a appris beaucoup sur la langue espagnole et la politique polonaise...


Emil, notre hote polonais, nous fait un bref cours d'histoire et d'economie sur son pays. Il a espoir que les temps s'ameliorent. Il nous parle du communisme, de la chute du regime, de l'independance et de l'exode des jeunes en quete de meilleures conditions de vie. Il nous explique que le nouveau systeme capitaliste a apporte une vague de surconsommation et fait oublier les valeurs traditionnelles familiales. Depuis l'union europeenne, plusieurs millions de jeunes polonais auraient fui leur patrie pour aller remplir les caisses dans les pays plus riches. Malgre leur haut niveau d'education, ces jeunes acceptent des emplois de base au salaire minimum (concierge, serveurs...) car leurs revenus a l'etranger est superieur a celui que leur permettrait leurs diplomes dans leur propre pays. Emil a toutefois espoir que l'esprit patriotique fera revenir ces expatries.

Emil nous a explique aussi le jeu des alliances economiques. Saviez-vous que la Pologne est l'un des seuls pays de l'Union Europeenne a avoir appuye la guerre en Irak? Les autres partis interpretent ce geste comme un message de dissociation. La reputation du pays et son economie sont directement affectees.

Pour ajouter a la vague d'insatisfaction politique, le gouvernement Polonais decide d'appuyer le projet de Bouclier Anti-Missiles americain. C est au tour des Russes de sentionner la Pologne. Ils decident de detourner les oleoducts qui menent les combustibles en Turquie. Au besoin, c'est-a-dire comme moyen de pression sur les gouvernements, ils pourront fermer les valves polonaises et ainsi couper l allimentation en gaz du pays...

Une discussion fort interessante qui se termine, vous le devinerez, par un cours de musique franco-quebecoise sous la tutelle de Raymond.

Auschwitz

La semaine derniere, nous avons visite le lieu du plus grand genocide de l histoire de l'humanite: Auschwitz. Dans ce camp de concentration, plus de 1,5 millions d'hommes, femmes et enfants ont ete tortures et extermines. Construit en 1940 par les nazis, il fut d'abord utilise pour eliminer les prisonniers politiques et intellectuels polonais. Puis, a cause de sa localisation centrale et accesssible, les romas, les homosexuels et les juifs de l'Europe entiere y furent envoyes. Certains ont meme paye leur billet de train sous promesse de conditions meilleures.

Des leur arrivee au camp, le tri commencait. Les familles etaient separees: les femmes et les enfants a gauches en direction des douches tandis que les hommes en bonne sante physique etaient envoyes sur le champ aux travaux forces. Vous devinerez sans doute que les douches etaient en fait des chambres a gaz. Tant qu'aux quelques "chanceux" qui avaient survecu a la premiere selection, leur esperance de vie etait de quelques semaines, au plus 3 ou 4 mois. Sur la barriere d'entree du camp on pouvait lire: "Arbeit Macht Frei" (Le travail vous rend libre). Seulement, s'ils ne perissaient pas de blessures corporelles infligees (incluant des experimentations medicales), le froid, la malnutrition et la fatigue finissaient par avoir le meilleur d'eux.

Sur les lieux, des archives et des vestiges demontrent l'etendu du massacre. Des montagnes de brosses a dents, de lunettes, de valises et de vetements, des millers de paires de souliers de femmes, hommes et enfants et surtout, des tonnes des cheveux humains etaient concerves dans les entrepots pour vente ou utilisation future. Durant 5 ans, les nazis ont opere cette usine de la mort organisee et systematique. L'ampleur et la superficie du site, delimite seulement par les barbeles electriques, sont troublantes.

La journee de notre visite, le ciel etait gris refletant faiblement notre etat d'esprit. Comment l'etre humain peut-il etre responsable de si grand tort? Pour quelques instants, nous avons espere qu'une lecon fut tiree de cette tragedie... que l'histoire ne se repete JAMAIS... Seulement, qui peut s'abstenir de reconnaitre le Rwada... ou le Darfour?

Langues fourchues, langues tordues

Nous vivons ce que j'aimerais appeler une evolution progressive dans notre non-comprehension des langues et de l'ecriture.

D'abord les francais de France : il faut dire qu'ils ne se forcaient pas toujours pour comprendre notre francais "international". Ensuite vient l'Espagne avec ses 4 langues officielles assez differentes : le castillan (communement appele l'espagnol), le catalan (supposement semblable au francais, mais en verite pas vraiment), le basque (une langue sans equivalent) et le galicien (region nord-ouest).


D'accord avec nos cours d'espagnol de base, nous arrivions a exprimer nos besoins de base (una cerveza por favor), mais de la a partir une conversation, c'est une autre histoire. En Amerique latine, nous n'aurons pas le choix de prendre des cours.


Avec l'alphabet latin, nous arrivions tout de meme a lire les ecritaux, mais une fois arrives en Grece, que faire de ces panneaux codes en formules mathematiques? Et que dire du magyar (Hongrie) et du polonais qui ont l'alphabet latin, mais avec des prononciations differentes, des accents nouveaux (...) et meme des combinaisons de consonnes (szcz, sprz...).


Un beau casse-tete a essayer d'assimiler tout ca. Au moins, ca fait toujours plaisir aux deux partis lorsqu'on fait un effort de communiquer avec les locaux dans leur langue, tout ca avec un sourire. C'est surtout cocasse quand l'anglais n'est plus une option, alors nos outils de communication se reduisent a notre phrasebook, quelques mimes et des hochements de la tete. Le dessin n'est pas encore sorti, alors ne riez pas de moi tout de suite.

Finalement, voici le debut de l'album photos de la Pologne. D'autres en suivront sous peu.

A suivre...

Vi et Ray

Polska

samedi 5 mai 2007

Opa!

Madrid (un peu de rattrapage)

Nous échappons à la masse touristique de Barcelone en sautant dans un train à couchettes vers Madrid. Après une nuit plutôt mouvementée, nous arrivons à destination. Vite, à l'aéroport pour récuperer nos billets d'avion.

Voilà qui commence la journée. Nous célébrons notre victoire sur la bureaucratie des cies aériennes. Maintenant que nous avons les billets, un poids est soulevé de nos épaules. Nous profitons du reste de notre temps pour visiter la ville et ses musées. Le soleil est de la partie. C'est chouette comme endroit. Beaucoup de verdures de fleurs et de fontaines décorent les rues. D'ailleurs, dans notre court épisode à Madrid, nous avons vu le soleil se coucher derrière le Palacio Reial et la ville prendre vie dans l'immense Parque Retiro.

On a beaucoup pensé à vous en ce 22 avril, aux sons des djembés. On se serait cru le 1er dimanche de l'année aux Tamtams. Toute la ville était de la partie.

Grèce

Après ce court passage à Madrid, où nous avons savouré quelques bons churros con chocolate, nous sautons sur les ailes d'Iberia direction Athènes.

Là, nous mangeons notre 1er vrai gyros. Il est imcomparable à ceux de Montréal. Vraiment, c'est délicieux... surtout à 1,7 euros! Probablement notre meilleur repas à ce jour!

À peine arrivés, nous réservons le ferry pour la traversée vers l'ile de Santorin. Après plusieurs semaines de visites et de course, nous avons envie de relaxer et de se faire bronzer les fesses dans les îles grecques.

Depuis notre arrivée en Grèce, nous avons croisé plusieurs gens accueillants et sympathiques. Ils semblent de type familial et prennent le temps de vivre et même de saluer les passants. Un simple "efharisto" nous vaut un merveilleux sourire.

Santorini

Notre 1er arrêt dans les cyclades fût l'île de Santorin, une île volcanique. Nous avons fait une excursion en mer pour explorer les cratères responsables de ce phénomène naturel. La première étape consistait à descendre environ 600 marches, parsemé d'ânes (voir Vivi sur les photos), vers le port de Fira. Pas toujours facile de demander le passage... heureusement que Ray, ayant déjà été propriétaire d'un âne, savait comment leur parler.

Après la visite des caldéras, nous avions la chance d'aller nous baigner dans les "hot springs". Ouain, à 15°C, c'était pas très "hot". Il a bien fallu deux québécois braves et courageux pour faire un saut périlleux du bateau dans les eaux glaciales et profondes de la mer et atteindre les sources à la nage.

Pas facile comme effort... Ray en a même eu le mal de mer... Pour nous reposer, nous avons étendu nos serviettes de plage sur des sables dorés, rouges ou parfois noirs de l'île.

Naxos

À Naxos, une autre île des Cyclades, une dame bien sympa nous a accueilli. Chaque jour, elle nous offrait un pouding, du gâteau, quelques oeufs et des fruits. Une vraie maman! Malgré qu'elle ne parlait ni français ou anglais, elle s'efforçait de nous faire la conversation. Des échanges plutôt cocasses : "Do you want fresh sex?" euhhhh... elle voulait dire "fresh eggs" (hihi).

Hier soir, en achetant nos derniers billets de ferry, nous avons rencontrés deux québécois. Nathalie et Mathieu ont quitté le Québec en Septembre 2005 dans l'idée de travailler à l'étranger. Après un an et demi dans les campagnes anglaises, ils ont décidé de partir faire le tour du monde. C'est ce qu'on appelle la piqûre du voyage. Deux québecois fort sympas avec beaucoup à partager. Qui sait, peut-être les croiserons-nous à nouveau en Australie ou ailleurs dans le monde?

p.s. Ray dit que les baklavas ici sont succulents. Il a vraiment gouté... et moi, je l'ai chicané... ralala, il faut vraiment qu'il expérimente tout tout tout...

Les plans foireux grecs (Nafplio)

Déjà, le ferry nous ramenant sur terre était en retard de deux heures. Quelle chance! Après cinq heures de traversée, nous débarquons à Athène, prêts à trouver le bureau d'info touristique le plus près, mais en vain: il n'y en avait pas au port. Un homme de l'agence de voyage nous indique en anglais, mais avec un accent plutôt louche, qu'il y avait un terminus d'autobus à la station de métro Omonia. Parfait, c'est ce qu'on cherche.

Dans le métro, nous étions surpris de constater que toutes les indications ressemblaient à des formules mathématiques: c'est l'alphabetgrec. Heureusement, suite aux jeux Olympiques de 2004, certaines ont été traduites en anglais.

Nous arrivons à la station Omonia et réalisons que nous avons maintenant un bus à prendre pour atteindre le terminus. Il était 19h et nous avions encore un bout de trajet avant Nafplio, notre prochaine destination. Nous décidons de "caller" un taxi. Saviez-vous que c'est impossible à faire dans les rues d'Athène? Du moins pour nous. Après avoir vu plusieurs taxis passer sous notre nez, un gentil conducteur nous a embarqué. Ouf, à l'heure pour notre bus.

2h30 plus tard, le chauffeur d'autobus nous annonce que nous arrivons à Nafplio. On n'a pas trop compris ce qui se passait, mais un viel homme a explosé de rage et un enguelade a débuté entre lui et le co-pilote. On croit qu'il a manqué son arrêt car entre quelques mots grecs il criait le mot "taxi". Le chauffeur l'à finalement laisser descendre du bus.

Nous arrivons à Nafplio un peu confus. 9h30 et nous voilà dans une ville des Peloponeses, sur le bord de la méditerrannée. Prochaine mission, se trouver un logement.

Nous appelons la première suggestion "Budget" de notre guide Lonely Planet. Une dame répond, elle parle un peu anglais. Il reste de la place: "Good price, good price!" qu'elle m'annonce. Un peu louche quand même... Le nom d'hôtel qu'elle me donne n'est pas le même que dans le guide. Vivi rappelle, c'est le bon numéro.

10 min de marche plus tard, nous franchissons le seuil de l'hôtel Argolis. "Welcome to Greece!" nous lance la dame. Nous levons les yeux et appercevons deux jeunes filles vêtues de façon plutôt particulière... des prostituées. Hish! Son mari nous fait visiter les chambres. Illuminée de vieux néons, ça suinte la vieille cigarette. Et sur le lit (un peu déformé dois-je avouer), nous appercevons une tache suspecte. Hmm non... il y a quand même des limites. Le monsieur nous tend une seconde clef: "Other room better, new bed". Ok. On est fatigués et tannés de chercher alors on pense 2 minutes et dit ok pour une nuit... juste pour dépanner. On dépose nos sacs, on descend pour payer : "28 euros please."... et je lui remets. En signant dans son registre, je ne comprends pas tout ce qui est écrit, mais j'aperçois que les autres paient entre 15 et 20 euros. Je lui demande alors pourquoi. "Ok stay longer and get better price." Hmm non merci!

Un peu frus par la situation, nous décidons de partir à la recherche d'un autre toit juste au cas. Errant dans le vieux Nafplio, on tombe alors sur un hotel à l'air sympa. Le réceptionniste nous fait un bon deal. Marché conclu, mais revenez dans avec vos bagages dans 15 minutes ou ça sera fermé.

À la course, nous partons à la recherche de nos sacs. Sans carte de la ville et avec des enseignes grecques, c'est pas facile... Grâce à mon super sens de l'orientation (hihi), j'ai pu naviguer dans les ruelles de la ville à travers les shortcuts pour trouver l'hotel louche.

Nous étions déterminés à ne pas dormir là, mais j'avais le pressentiment que ça n'allait pas être facile de récuperer l'argent. Pas grave, j'étais prêt à m'obstiner.

Vivi monte à la chambre récuperer nos sacs alors que je frappe à la réception pour dealer avec le monsieur. Je lui explique la situation et d'un air désolé, il me lance : "Sorry I can't give you your money." Dans les 30 minutes que nous avons exploré la ville, il nous explique qu'il aurait pu louer la chambre. Bullshit! Et il repart dans sa pièce.

La dame sort et demande pourquoi nous voulons quitter. Pourquoi? Il y a deux prostituées qui se font notre voisin et risquent d'apporter d'autres clients! C'est la panique.... "No think... you are young.. I want to help!" Menteuse! Tu nous charges 8 euros de trop pour une chambre à côté d'un bordel! Elle insiste alors pour nous faire visiter une autre chambre en nous remettant l'argent en signe de "bonne foi". Et nous, on insiste pour partir... "Think as if you were my mother...", Vivi de dire et elle de répondre "I am your mother!" Ouf... On décide d'entamer le pas, ayant décidé que c'était une cause perdue... Elle continue "I will die if you don't come!!!"... Et là... on a doublé le pas... espèce de folle! Ça devait être à cause de la pleine lune...

Un peu brusqués par la situation, on reprend le chemin pour retrouver l'autre hotel... zut! La porte est fermée... nada... notre 15 min et même presque 30 a été gaspillé par la madame hystérique... En moussant un dernier effort surhumain... on erre les rues du vieux Nafplio et heureusement... on découvre un hotel à deux pas avec une dame hippie bien sympatique qui nous prend...

Pour finir l'histoire... curieux comme je suis, il fallait bien que je pittonne sur un bouton dans notre salle de bain écrit en gros "SOS" dessus... j'me demandais bien c'que ça pouvais bien faire... eh oui à 1h le matin j'ai encore réveillé la pauvre dame...

βiβi et ραiμον (vivi et raymond)


Grèce